Les dialectes du Cameroun

Comme de nombreux autres pays d’Afrique, le Cameroun est loin d’être une nation monolithique. Il y a en son sein, de nombreuses ethnies, de nombreux peuples qui partagent une même identité nationale. Cela dit, l’identité nationale n’est pas synonyme d’uniformité culturelle. Et un des éléments qui en est la preuve la plus probante : la langue. Au Cameroun, il existe plusieurs langues en dehors des deux langues officielles que sont l’anglais et le français. Ces autres langues, qu’on qualifiera ici de “dialectes”, sont d’ailleurs plus influentes dans leurs sphères respectives que les langues héritées du processus colonial.

Les langues transformées

Comme ce fût le cas au Nigéria, les anglophones du Cameroun se sont arrogés la langue et lui ont apporté leurs touches authentiques. C’est un processus bien connu, qui naît du besoin de maîtriser la langue étrangère du colon afin de participer à la vie économique et de l’impossibilité pour les masses d’accéder à l’éducation formelle qui permettrait d’apprendre l’anglais. Ainsi, les population apprennent l’anglais “sur le tas” et en font une langue “à part”. Le Pidgin comme on le désigne souvent est un mélange d’anglais et de termes empruntés aux différents dialectes nationaux.

Les dialectes ethniques

Il en existe plus de 200 ! Ces autres dialectes sont des langues qui appartiennent généralement à des tribus ou des ethnies spécifiques. Ces langues sont généralement parlées dans des régions géographiques données. On pourra ainsi citer :

  • L’Ewondo qui est généralement parlé dans la région de Yaoundé
  • Le Bakweri qui est parlé dans la région de Buéa
  • le Bamoun dont les population sont situés à proximité de Foumban
  • Les langues Bamiléké que l’on retrouve dans l’Ouest du pays et dont il existe plusieurs variantes
  • Le Bulu parlé dans la région d’Ebolowa
  • Le Peul parlé par les populations au nord du Cameroun

Ces dialectes ne jouissent généralement pas d’un cadre d’apprentissage stricte. On ne les enseigne pas dans les écoles, et ils ne bénéficient pas d’une reconnaissance officielle du gouvernement. Il ne s’agit, de ce point de vue, que d’éléments culturels du patrimoine national. Mais, pour les populations qui en ont la maîtrise, ces langues sont souvent un signe supplémentaire d’appartenance local à une ethnie ou à un groupe donné. On comprend donc sans peine, l’importance que ces langues locale peut avoir dans le fonctionnement socio-économique de la nation.

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